PREACHER STONE: V (2024)



Ce groupe de Caroline du nord n’est plus à présenter et s’inscrit dans l’héritage direct de notre bon vieux rock sudiste. Malheureusement, comme beaucoup de ses aînés, il a connu la tragédie. En tout juste quatre mois, entre janvier et avril 2024, le combo a perdu son clavier Johnny Webb et son guitariste-fondateur Marty Hill. Triste tradition sudiste ! Ou sinistre malédiction, allez savoir ! Malade, Marty avait été très clair avec ses copains : continuer coûte que coûte après son départ. Et ils ont tenu parole avec ce cinquième album. Dès le début, ça démarre fort avec un rock bien envoyé et parsemé d’échanges musclés entre les deux guitaristes (« Hard life »). Si « Ain’t easy as it looks » est un peu trop hard, le lent et hypnotique « Horse to water » vrille le cerveau avec une slide lancinante et une six-cordes agressive.

La « southern ballad » « Rise up » est ornée d’un solo d’orgue et de guitares dans la grande tradition sudiste. Le rock sudiste entraînant « Damage is done » fait taper du pied avec des guitares harmonisées.

La ballade rapide « Rain or shine » se révèle mélodique et pêchue en même temps.
Les deux gratteux échangent des solos balaises.

Mais les mecs de Preacher Stone font très fort avec la splendide ballade « Till we meet again » en hommage à leurs deux amis disparus. Des harmonies de guitares relient les refrains et les couplets. Après quelques minutes intenses et émouvantes, le morceau s’accélère pour un duel de six-cordes qui se rejoignent en harmonie à la fin de la chanson. Sans aucun doute, le meilleur titre de l’album !

Avec ce disque, les gars de Preacher Stone ont respecté la tradition musicale du Sud. Malheureusement pour eux, celle du malheur aussi.

Mais ils continueront courageusement d’avancer sur le chemin difficile et dangereux du rock sudiste en attendant de retrouver leurs copains disparus trop tôt.

Southern heritage forever !

Olivier Aubry